ROTARY MAG, DERRIÈRE LE PAPIER GLACÉ…

Magazine 857 - Janvier 2025

Présidente depuis janvier 2019 de l’association Le Rotarien qui édite en particulier Rotary Mag, Françoise Durand quitte ses fonctions après deux mandats de trois ans effectués. Membre du Rotary club Paris Alliance, gouverneure 2017-2018 du district 1660, elle fait le point sur l’évolution de l’association, quelques jours avant la prise de fonction de son successeur, Guy Crouvizier, membre du Rotary club Gap, gouverneur 2021-2022 du district 1760.

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Quels changements ont-été insufflés dans les sujets d’informations générales et culturels ?

 

Le magazine a connu au cours de son histoire de multiples évolutions et s’est toujours adapté à son temps. Un profond changement de maquette s’est opéré en juillet 2018, à la suite de conseils extérieurs de professionnels de la communication. Rotary Mag s’est positionné comme un mensuel rotarien, mais aussi comme un magazine qui traite des sujets d’actualités économiques, culturelles et scientifiques. Il s’agissait de répondre davantage aux aspirations de nos abonnés, d’intéresser en particulier des Rotariens en activité pour qu’ils échangent avec d’autres sur ce qu’ils ont lu dans Rotary Mag. Par le passé, nous avions tendance à diffuser de nombreux articles à caractère littéraire ou historique ; aujourd’hui, les articles choisis sont beaucoup plus d’ordre professionnel.

 

 

Et en ce qui concerne les articles rotariens ?

 

L’écriture a été revue, dans un style plus dynamique et contemporain. Le magazine est beaucoup plus structuré, avec une pagination très rigoureuse et des thématiques régulières sur des sujets rotariens internationaux, français, de jeunesse etc. Ces thématiques sont précisées dans les têtières, en haut de chaque page.

Des thèmes généraux sont sélectionnés à partir des très nombreuses actions réalisées par les clubs. C’est ainsi que les articles de première partie rassemblent des initiatives communes à beaucoup de clubs, ce qui donne une meilleure vue d’ensemble de l’action rotarienne. De plus, nous mettons en valeur en troisième partie, et sur deux pages, des témoignages sur les actions les plus remarquables ou originales.

Depuis 2019, les nouveaux gouverneurs sont présentés de façon très personnelle, par des interviews concises qui décrivent leur vécu ainsi que leurs projets. Les coordinateurs de région et les administrateurs de zone font, quant à eux, l’objet de présentations détaillées au cours d’entretiens. Nous sommes très attachés à faire connaître l’organisation du Rotary auprès de nos lecteurs, chaque club ayant tendance à voir essentiellement sa propre activité et à perdre de vue la force du mouvement rotarien. Tous ces responsables rotariens contribuent à l’activité de Rotary Mag.

 

 

Comment expliquez-vous que le nombre d’actions reçues pour publication soit en constante hausse alors que le nombre d’abonnés diminue ?

 

Cela peut en effet apparaître paradoxal, mais un sondage réalisé il y a quelques mois, comparé avec un autre entrepris avant ma prise de fonctions, montre un profond attachement d’une majorité d’abonnés à notre magazine. Cet intérêt prouve que les thèmes choisis correspondent à ce qu’attendent les lecteurs. La conséquence est qu’ils souhaitent voir publiés les résultats de leurs actions, Rotary Mag étant une vitrine de l’activité des clubs francophones. En 2018, nous publiions en moyenne chaque mois 25 articles d’actions de clubs contre 31 actuellement.

Trop longtemps il y a eu une certaine pudeur des clubs à diffuser des informations sur leurs actions. De nos jours, les Rotariens comprennent qu’ils représentent un pouvoir d’action, qu’ils peuvent avoir un impact et que cela nécessite de communiquer.

 

 

Comment a évolué la gouvernance de l’association Le Rotarien ?

 

Rotary Mag est édité par l’association Le Rotarien dont le président est responsable de sa gestion et en même temps directeur de publication. Ces deux fonctions ont été réunies, ce qui a permis de travailler dans une logique managériale et a facilité une nouvelle ligne éditoriale.

Au cours de ces dernières années, l’association Le Rotarien a fait une chasse aux coûts drastique pour que chaque euro perçu d’un abonné soit utilisé au mieux. Le prix de l’abonnement est resté le même bien que nous ayons perdu 10% des abonnés ces 6 dernières années du fait des baisses des effectifs des clubs. Nous sommes entrés dans le détail de chaque dépense et avons revu l’organisation de la communication, de la e-boutique et de la publicité. Auparavant, la communication était assurée en interne et l’efficacité des relations publiques n’a pas été démontrée. La e-boutique a été réorganisée, diversifiée, et nous avons notamment supprimé tout frais de stockage. Pour la publicité, nous avons redéfini une stratégie claire en recherchant des annonceurs dont l’image correspond à nos abonnés. Nous avons opté pour des insertions couvrant une page entière et avons abandonné les demi et quarts de page ; actuellement, nous diffusons en moyenne deux pages de publicités payantes par mois contre une précédemment. Le récent choix d’une régie performante a été bénéfique.

 

 

Vous avez externalisé beaucoup de prestations. Comment cela s’est-il concrétisé ?

 

En dehors du choix d’une régie de publicité externe, la réorganisation des équipes a conduit à l’externalisation de certaines fonctions. Pour la rédaction des articles culturels, nous faisons appel à des pigistes professionnels, coordonnés par une agence de presse qui gère la conception technique du magazine, de la mise en page jusqu’à la remise des fichiers à l’imprimeur. Le suivi rédactionnel est assuré de bout en bout par notre rédacteur en chef.

L’association Le Rotarien a également fait appel à des sociétés de services informatiques : un prestataire a pris en charge la réalisation du site internet, la mise en place et le suivi d’un ERP pour la gestion, un auditeur informatique a étudié nos problématiques, ce qui a entraîné une rationalisation et une baisse des coûts.

Un cabinet d’expertise comptable établit nos comptes, et un auditeur Rotarien les vérifie sans que nous fassions appel à un commissaire aux comptes, non obligatoire dans notre contexte juridique. D’autre part une société externe gère les payes des salariés.

 

 

Quelles sont les ressources humaines sur lesquelles s’appuie l’association Le Rotarien ?

 

La refonte de l’organisation a conduit à une restructuration. L’association emploie quatre salariés, contre sept en 2017. Le rédacteur en chef est en charge directe de la rédaction et de l’illustration des articles rotariens ; trois personnes s’occupent de la gestion des abonnements, du routage, de l’annuaire, de la e-boutique, de la version audio. Tous sont essentiels à la bonne marche de l’association.

Le magazine est aussi réalisé par des Rotariens bénévoles, comme la rubrique Portfolio, la version audio ou la relecture de textes de conférences techniques prononcées devant des clubs. D’ autres donnent de leur temps pour suggérer des idées et ainsi moderniser le site internet du magazine, comme ce fut le cas pour établir des recherches sur des articles publiés dans le passé ou restructurer les recherches par profession dans l’annuaire. Enfin, tous les Rotariens qui nous envoient des informations ou des textes de conférences contribuent à la réalisation du mensuel.

Au sein de l’association, une équipe restreinte de bénévoles agit en permanence, que ce soit le trésorier ou le secrétaire. Par leurs compétences professionnelles, ils vont au fond des choses, que ce soient pour les questions juridiques, comptables ou techniques par exemple pour l’étude du réaménagement des locaux situés à Lyon.

 

 

Vous avez mis fin à la version papier de l’annuaire au profit d’une version numérique. Quel bilan en tirez-vous ?

 

L’annuaire 2019-2020 a été la dernière édition papier. L’abandon de la version papier a provoqué quelques remous au début, il n’y en a plus guère aujourd’hui. Il était nécessaire d’avoir un outil actualisé, en phase avec la réalité. Chaque Rotarien peut renseigner lui-même ce qui le concerne, même si son club n’a pas souscrit d’abonnement à l’annuaire. Le prix de l’annuaire numérique est de 4,5 € par abonné chaque année (le club souscrit pour l’ensemble de ses membres), soit la moitié de la précédente version papier. Depuis l’année dernière, une recherche par profession est possible. L’annuaire numérique est pratique car il est consultable sur un Smartphone, même si nous n’avons pas d’application dédiée. Personnellement, je le consulte quotidiennement de cette façon. Beaucoup oublient que le Rotary est international, et notre annuaire est le seul outil qui permet de mettre en lien la plupart des Rotariens francophones du monde.

 

 

Quelle est votre conception du rôle francophone de Rotary Mag ?
 

L’objet de Rotary Mag est de présenter le Rotary à la majorité des Rotariens de langue française dans le monde. Le magazine est diffusé dans 34 pays et encourage les synergies entre les clubs de différentes nations. Les rubriques « Francophonie » et « Autour du monde » mettent chaque mois en valeur des initiatives rotariennes de toutes les parties francophones de la planète. Nous sommes demandeurs d’articles sur les actions réalisées dans tous les pays et les publions avec grand plaisir ; la démarche est facile, il suffit de les placer sur notre site www.rotarymag.org/ Espace rotarien / déposer une actu

La francophonie est un moyen de développer la paix, objectif premier du Rotary International. Parler la même langue facilite les contacts et permet de construire un monde où ne sont pas cloisonnées les idées et les cultures.

Rotary Mag agit pour que tous les Rotariens du monde francophone se connaissent. Cela s’illustre notamment lors de chaque convention où le magazine tient un stand où se retrouvent tous ceux qui parlent français ; ils sont conviés à la réception traditionnelle que nous organisons « hors les murs ». Cette rencontre est toujours un grand moment de convivialité où des amitiés internationales se créent et se concrétisent parfois par des projets communs.

 

 

Que pouvez-vous dire sur le développement de la communication entreprise par Rotary Mag sur les réseaux sociaux ?

 

Rotary Mag communique, à travers une société spécialisée, sur quatre réseaux : X, Instagram, Facebook et LinkedIn. Ils ont été choisis car ce sont les plus utilisés par les tranches d’âge et sociologiques de nos cibles. Le but est de rappeler à nos lecteurs que Rotary Mag est présent par eux et qu’ils peuvent faire connaître leur appartenance à l’ensemble de la communauté. Il y a beaucoup à faire car la communication des Rotariens est très hétérogène, et souvent trop interne à la vie des clubs. Les informations diffusées demandent le respect de codes, de la charte graphique officielle ; il faut être davantage visibles, ne pas mélanger ce qui est interne au club – familial et amical – et ce qui est à partager avec le grand public. Dans ce numéro figure un article en pages 54-55 qui fait le point sur le travail de Rotary Mag sur les réseaux sociaux.

 

 

Quelles raisons ont motivé votre décision de créer une version audio du magazine ?

 

Un Rotarien nous a contactés pour signaler que son fils – également membre d’un Rotary club – ne pouvait pas lire Rotary Mag car il est non-voyant. Cela nous a conduit à étudier le lancement d’une version audio de l’ensemble des numéros, avec le concours d’un bénévole qui a collaboré à la préparation chaque mois de cette version, en lien avec une salariée de l’association Le Rotarien qui le fait seule désormais.

Cette démarche entre pleinement dans la politique du Rotary International de la Diversité, équité et inclusion (DEI). Nous avons constaté que la version audio n’est pas uniquement utilisée par des mal ou non-voyants, mais aussi par des abonnés qui parcourt de longues distances en train ou en voiture.

 

 

Rotary Mag a maintenu son activité pendant la crise de la Covid. Comment avez-vous géré cette période inédite ?

 

Comme l’ensemble des entreprises françaises, l’association Le Rotarien a été surprise mais s’est adaptée à la situation. Le personnel a télétravaillé dès le premier jour du confinement, et tous les numéros sont sortis en temps et en heure. Nous avons eu la grande fierté de réaliser tous les mois les 68 pages habituelles qui sont parvenues à bonne date dans les boîtes aux lettres des abonnés à la version papier. L’organisation de visioconférences a permis de poursuivre le travail, et nous avons en particulier publié un supplément de 20 pages en août 2020, rassemblant les centaines d’initiatives conduites par les Rotary clubs pendant la crise sanitaire. Nous avons montré combien les Rotariens s’étaient engagés pour servir l’intérêt général dans cette période très difficile.

Nous avons aussi constaté que la version numérique du magazine n’a pas pour autant détrôné la version papier qui reste le moyen de communication le plus lu et surtout le plus facile à faire lire autour de soi, tout en étant conforme aux contraintes de respect de l’environnement.

 

 

Vous venez de parler de respect de l’environnement. Quels sont les aspects sur lesquels vous avez travaillé ces dernières années ?

 

D’abord, le magazine a choisi un papier respectueux des normes écologiques aussi bien pour le magazine que pour l’emballage d’envoi. Ensuite, les articles qui sont présentés ont été sélectionnés pour d’une part justifier ne pas être en contravention avec l’absence de travail des enfants, et d’autre part respecter eux aussi les normes de protection de l’environnement. Des certificats peuvent être fournis à ce propos. Enfin, nous avons veillé à éviter les déplacements inutiles, pour limiter l’empreinte carbone.

 

 

Quels mots pour conclure une présidence de six ans ?

 

La presse rotarienne francophone a célébré en 2024 son centenaire. Une présidence de l’association Le Rotarien dure trois années, renouvelable une fois. Faire évoluer une publication, s’adapter aux transformations techniques et au changement des mentalités est capital pour assurer la continuité d’un titre de presse. S’adapter aux changements, c’est faire vivre le Rotary. 

 

 

PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE COURJON

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