ALAIN VAN DE POEL : LA FORCE DU ROTARY REPOSE SUR SES VALEURS

Magazine 851 - Juillet 2024

Alain Van de Poel est depuis le 1er juillet administrateur du Rotary International (director of the board). Élu par la zone 13*, il a également la charge de la zone 14** pour une période de deux ans. Membre du Rotary club Wezembeek Kraainem, près de Bruxelles, il fait partie des 19 personnes qui gèrent bénévolement le Rotary International. Il fait part de l’impulsion qu’il souhaite donner aux clubs, les encourageant à revenir aux réflexions philosophiques qui ont fait naître et développer le Rotary.

Image ALAIN VAN DE POEL : LA FORCE DU ROTARY REPOSE SUR SES VALEURS

Quelle est la principale fonction d’un administrateur du Rotary International ?

Un administrateur est avant tout un Rotarien qui travaille pour l’avenir du Rotary, dans le respect des clubs qu’il représente. Membre de l’une des trois commissions du conseil d’administration (exécutive, administrative, expérience), il élabore des suggestions dans le but de faire évoluer le Rotary. Tous les programmes du Rotary dépendent de ces travaux en commission, soumis au vote de l’ensemble du conseil d’administration.

 

Le Rotary est une mosaïque de peuples, de cultures et de pays. Comment faire évoluer une association qui rassemble presque tous les états du monde ?

C’est l’adaptabilité régionale qui, selon moi, permet de progresser. Il est nécessaire d’offrir davantage d’autonomie de gestion suivant les différentes configurations : le fonctionnement d’un club rural n’est pas le même que celui d’une grande ville, celui d’un club français est différent d’un club italien. Toutefois, il ne faut pas confondre adaptabilité régionale et régionalisation. Ce qui reste immuable est ce qui fait notre force : nos valeurs et le respect du Critère des quatre questions.

 

Quelle impulsion particulière allez-vous insuffler au cours de votre mandat ?

Je prépare le premier sommet Europe-Afrique du Rotary qui aura lieu à Bruxelles du 25 au 28 septembre 2025. Le but de cette initiative est de sortir de la rigidité et de l’esprit des Institutes qui restent des rencontres internes de dirigeants du Rotary. Il faut quitter l’entre-soi, d’autant plus que les Institutes ne seront plus obligatoires prochainement. Ce sommet Europe-Afrique réunira des responsables de la société civile et des Rotariens, ce qui permettra au Rotary de trouver des partenaires pour les projets qu’il élabore. Il s’agira là d’un bel exemple d’adaptabilité régionale.

 

Quel rôle remplissez-vous par rapport aux gouverneurs des districts ?

L’administrateur a une double casquette de représentation: celle du Rotary International ainsi que deux zones – les 13 et 14 en ce qui me concerne. Mon rôle est de veiller à ce que les objectifs du Rotary International soient suivis dans ces deux zones. Il s’agit d’objectifs sur trois ans. Par rapport aux gouverneurs, l’administrateur s’appuie sur une équipe régionale de cinq coordinateurs nommés par le président du Rotary International ; ces coordinateurs ont pour missions respectives les effectifs, l’image publique, la Fondation Rotary, les fonds de dotations et legs, End polio now. Ces coordinateurs apportent aussi leur concours aux gouverneurs. Il s’agit d’un travail d’équipe dans le respect de chacun, afin de construire l’avenir du Rotary. L’administrateur est l’animateur de la zone, à l’écoute des gouverneurs.

 

Selon vous, quelle est le secret d’un management efficace ?

Deux mots sont primordiaux si l’on veut obtenir des résultats tangibles : crédible et serein. La continuité dans le management est un facteur très important, d’où le plan stratégique du Rotary sur trois ans. La plus-value des propositions que j’apporterai en tant qu’administrateur aura pour objet de faire évoluer le Rotary ; les décisions sont collégiales et s’appuient sur les propositions de chacun. Il ne s’agit pas de révolutionner le Rotary, mais de l’adapter aux réalités d’aujourd’hui et de demain. C’est tous ensemble que nous y parviendrons.

 

Des moyens supplémentaires seront-ils mis en place afin de protéger la diversité linguistique au sein du Rotary International ?

Le Rotary promeut la diversité, laquelle s’incarne notamment par les nombreuses langues pratiquées.  Alors que tous les documents du Rotary International sont rédigés en anglais, ce qui peut poser un problème à certains, des efforts de traduction dans de multiples langues sont réalisés, grâce aux efforts du personnel du siège d’Evanston et des bureaux régionaux. Au cours de la convention de Singapour, John Hewko, secrétaire général du Rotary International, a fait une intervention en séance plénière : l’Intelligence artificielle donnait l’impression qu’il s’exprimait simultanément en quatre langues. Néanmoins, des efforts restent encore à faire. Grâce à l’Intelligence artificielle, la communication au sein du Rotary sera plus diverse en langues. Á titre personnel, je pratique les deux langues de la zone 13 – le français et le néerlandais – et fait l’effort d’apprendre l’italien afin de communiquer avec les Rotariens de la zone 14.

 

Comment le Rotary forme-t-il ses administrateurs ?

Après avoir été élu par un collège d’anciens gouverneurs de sa zone deux ans avant sa prise de fonction, un futur administrateur est rapidement pris en charge par le Rotary International. Il siège comme observateur aux réunions du conseil d’administration, sans pouvoir intervenir ou prendre part aux votes. Pendant des mois, formations et informations sont données sur les finances, l’image publique, la Fondation Rotary, le leadership etc.

Une passation de pouvoirs a récemment eu lieu au sein des administrateurs : les sortants ont fait leur bilan, ceux qui restent une deuxième année ont expliqué leurs projets, ceux qui vont entrer présentent leurs objectifs.

 

Quelle carrière professionnelle avez-vous exercée ?

J’ai travaillé dans le secteur bancaire et comme consultant de sociétés. Puis, pendant 30 ans, j’ai exercé une carrière dans les équipements sanitaires, ce qui m’a donné une appréciable expérience internationale.

 

Avez-vous un message particulier à adresser à l’ensemble des Rotariens ?

Il est important de rester humble et de ne pas être détenteur de la vérité. Si nous avons de l’ambition pour le Rotary, il faut avoir de l’humanité envers les autres. J’invite les Rotariens et les clubs à revenir à des réflexions philosophiques qui ont construit le Rotary, et qui portent sur l’éthique, la philanthropie et la bienveillance. Il est anormal que nous ne soyons pas trois millions de Rotariens dans le monde compte tenu des valeurs que nous défendons.  J’encourage les clubs à avoir une dimension internationale, la puissance du Rotary en dépend. Ce qui forme le Rotary International n’est pas son conseil d’administration, mais l’ensemble de ses clubs. L’avenir du Rotary repose avant tout sur l’imagination, l’action et la solidité des clubs. Que vive et brille la magie du Rotary !

 

*La zone 13 du Rotary International : France métropolitaine, Belgique, Luxembourg, Andorre, Monaco.

**La zone 14 : Italie, Malte, Saint-Marin.

 

PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE COURJON

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