STEPHANIE URCHICK, PRÉSIDENTE 2024-2025 DU ROTARY INTERNATIONAL

Magazine 851 - Juillet 2024

Américaine, née dans une famille originaire d’Europe centrale, polyglotte, la nouvelle présidente du Rotary International est une universitaire spécialisée dans les relations internationales ; très attachée à toute initiative en faveur de la paix, elle encourage les clubs à agir dans ce sens.

Image STEPHANIE URCHICK, PRÉSIDENTE 2024-2025 DU ROTARY INTERNATIONAL

Qualifier Stephanie Urchick de fan de sport est un euphémisme. Dans sa maison de Canonsburg, en Pennsylvanie, à une vingtaine de minutes de Pittsburgh, son sous-sol est couvert d’images de sports ; des photos d’elle avec des légendes du sport de Pittsburgh.

 

Stephanie Urchick a grandi dans l’ouest de la Pennsylvanie, dans un paysage de forêts et de fermes au pied des Appalaches. Ses grands-parents maternels et paternels ont quitté l’Europe de l’Est (Pologne, Slovaquie et Ukraine) pour s’installer dans la région afin de travailler dans les mines de charbon et les aciéries.

 

La Pennsylvanie occidentale fait partie de ce que l’on appelait la Ceinture d’acier, surnommée aujourd’hui la Ceinture de rouille (Rust Belt) après le déclin de ces industries dans les années 70 et 80. La population de Monessen, la ville natale de Stephanie Urchick, a culminé à 20 000 habitants dans les années 30, mais en 2022, elle était tombée à moins de 7 000. Les magasins le long de la rue principale sont inoccupés et il ne reste plus qu’une épicerie dans la ville.

 

Une formation dans les relations internationales

Enfant, Stephanie dévore des romans policiers et rêve de devenir espionne. Lorsqu’elle entre à l’université, elle canalise ce désir en choisissant comme matière principale les relations internationales, avec des options sur l’histoire, les sciences politiques et les langues. Elle étudie le russe, le polonais, le serbe et l’italien, en plus du français qu’elle a appris au lycée. Alors qu’elle termine ses études, elle postule pour travailler pour le FBI, la CIA et d’autres agences de renseignement américaines. Mais il y a un obstacle : ses quatre grands-parents étaient originaires d’Europe de l’Est. Lorsque le FBI l’appelle pour lui proposer un emploi, elle s’était engagée dans une autre voie professionnelle en tant qu’administratrice dans l’enseignement supérieur. Elle refuse ce qui était le travail de ses rêves (elle plaisante sur le fait que son travail avec le Rotary est une couverture élaborée pour ses activités d’espionnage), et obtient un master en éducation et un doctorat en leadership. Ses rêves de carrière internationale sont restés lettre morte jusqu’à l’arrivée du Rotary.

 

Membre d’un club qui s’est remis en question

Alors qu’elle arrive à la réunion du Rotary club McMurray, Stephanie est accueillie par des applaudissements. Mais ce n’est pas seulement elle qui est acclamée. C’est l’accueil que reçoivent tous les membres lorsqu’ils arrivent en retard à une réunion statutaire. Cette pratique a commencé il y a quelques années lorsque quelqu’un est arrivé en retard.

Son club se réunit lors du petit-déjeuner. Pendant des années, le club est resté figé autour de 35 membres, mais il a utilisé le Plan d’action du Rotary pour porter un nouveau regard sur lui-même. Les dirigeants ont interrogé chaque membre sur les performances du club, notamment sur la date, l’heure et le lieu de la réunion, ainsi que sur ses actions. Grâce à ces informations, ils ont déterminé qu’une réunion à un autre moment de la journée pourrait convenir à un plus grand nombre. Le club qui se réunissait à midi est devenu un club de petit-déjeuner. « Instantanément, deux nouvelles personnes ont rejoint le club », explique Stephanie. « Elles nous ont dit qu’elles avaient été invitées auparavant mais qu’elles n’avaient jamais pu venir jusqu’à présent ».

Le club ne s’est pas arrêté là. Les membres ont discuté avec d’autres groupes de la région et ont trouvé des personnes qui souhaitaient participer, mais ne voulaient pas assister aux réunions du club. Après avoir étudié les différentes possibilités, les dirigeants ont créé un club satellite pour accueillir ces personnes. Ce concept a permis d’attirer 15 nouveaux membres. « Ils paient la totalité de leur cotisation. Nous ne faisons aucune réduction. Mais nous savons aussi qu’ils ne viennent pas aux réunions hebdomadaires ». À la place, ils organisent des soirées « pizza, bière et Rotary ».

 

Un Rotary tout simplement irrésistible

Intéresser les personnes à rejoindre un club signifie que l’expérience est si convaincante, si amusante, si dynamique que les gens sont attirés et veulent rester. À la base, il y a tout le concept d’appartenance : est-ce le genre de groupe auquel je veux appartenir ? ». C’est la question qu’elle s’est posée en 1991, lorsqu’une connaissance est entrée dans son bureau à l’université de Pennsylvanie et lui a demandé si elle aimerait assister à une réunion du Rotary club. Elle ne connaissait pas vraiment le Rotary, mais elle venait de divorcer et cherchait à rencontrer de nouvelles personnes. Lorsque cette connaissance mentionne l’internationalité de l’organisation, c’est le déclic.

 

Lors de sa première réunion du Rotary club California, dans cette ville située au sud de Pittsburgh, elle rencontre Chuck Keller, membre du club et président 1987-1988. « Il s’est présenté et nous avons rapidement sympathisé, se rappelle-t-elle. J’avais un parrain Rotarien. C’était incroyable ». La future présidente du Rotary International se lance dans l’aventure, accueillant des participants aux Échanges de groupes d’étude et s’occupant des Youth Exchange du club. Elle organise aussi un pique-nique avec une course en sac. « Oh, mon Dieu, dit-elle avec son accent de Pittsburgh, c’était hilarant ».

 

Stephanie est particulièrement attirée par le travail de la Fondation Rotary, devenant responsable Fondation de son club puis de son district. Plus tard, au niveau de la zone, elle occupe le poste de coordinatrice régionale de la Fondation, se concentrant sur la recherche de fonds. Elle travaille pour former ce qui s’appelait des « équipes de recherche de donateurs majeurs », des groupes de cinq à sept personnes qui se concentrent sur la collecte de fonds pour la Fondation Rotary. Son travail au sein de la Fondation permet à de nombreuses personnes d’apprendre à la connaître et aboutit à un appel téléphonique. Son nom est proposé pour remplacer Anne Matthews en tant qu’administratrice de la Fondation Rotary.

 

Étant donné son expérience dans le domaine des relations internationales, il n’est pas surprenant que son intérêt pour la paix soit l’une de ses priorités en tant que présidente. Elle encourage les Rotariens à appliquer le Critère des quatre questions, à investir dans une culture de club positive et à s’impliquer dans les Centres du Rotary pour la paix afin de faire passer le message de l’engagement du Rotary en faveur de la paix. « Nous n’obtiendrons pas le prix Nobel de la paix pour avoir mis fin à une guerre, dit-elle, mais nous pouvons utiliser ce que nous avons au Rotary pour rendre le monde meilleur ».

 

 

NDLR : Cette présentation de la nouvelle présidente du Rotary International est un résumé du texte rédigé par Diana Schoberg.

 

 

TEXTE DE DIANA SCHOBERG

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