LA FORCE DU RÉSEAU ROTARY PERMET D’AGIR
Le Rotary a pour particularité de rassembler des personnes de tous les horizons professionnels et dans presque tous les pays du monde. La force de ce réseau qui a pour volonté de servir autrui est souvent mis à contribution pour agir et apporter des solutions qui paraissent parfois hors de portée. Jean Daloglou, membre du Rotary club Versailles Parc, nous livre deux expériences qu’il a vécues.
Voici comment Thomas, un enfant de la région parisienne atteint d’une maladie orpheline sans traitement connu, fut sauvé grâce à une chaîne de solidarité internationale organisée par des Rotariens. Tout a commencé en 2022 lorsque l’espérance de vie du garçon de 6 ans était estimée à 12 mois… Tous les noms des adultes impliqués dans ce témoignage ont été changés. 5 Rotariens (R1, R2 etc.) de France et des États-Unis sont intervenus pour sauver la vie de l’enfant, et d’autres ont apporté leur concours à divers titres.
Une chaîne de contacts se crée
Les parents de Thomas apprennent que le Pr Bill travaille à l’université de Houston (Texas) sur un protocole expérimental concernant la maladie de leur fils. Ils ne sont pas Rotariens, mais connaissent André (R1) membre d’un club du district 1660 (Paris et l’Ouest de la région parisienne). Ce dernier contacte Jean (R2) , responsable des subventions de la Fondation Rotary au sein du district 1660. Le temps presse, Jean (R2) consulte l’annuaire international du Rotary qui lui permet d’envoyer des mails aux 25 Rotary clubs de Houston. La question posée est de savoir qui peut aider à établir un contact avec le Pr Bill. Sur les 14 clubs qui répondent, 3 apportent une réponse positive. Le lien le plus solide est Steve (R3) qui a fait ses études à la même université que le professeur de médecine que l’on recherche. Bonne pioche : le Pr Bill réagit vite et demande le dossier de l’enfant…mais hélas il conclut que Thomas ne peut pas entrer dans le champ expérimental en cours. Toutefois, le médecin suggère de contacter un confrère - le Dr Jones - qui travaille sur ce sujet à Phoenix (Arizona).
Jean (R2) contacte alors par mail les 7 Rotary clubs de Phoenix, et l’un d’eux compte comme membre Peter R4), un médecin qui établit rapidement un contact avec le Dr Jones . Cette fois est la bonne : Thomas peut être inclus dans un groupe test de 15 jeunes patients. L’étude du Dr Jones est déjà financée, mais de grosses dépenses sont à prévoir pour que le jeune français et ses parents se rendent dans l’Arizona.
Des fonds trouvés dans l’urgence
Les parents de Thomas ont des revenus convenables, mais insuffisants pour payer les lourds frais d’hospitalisation, de voyage et de logement aux États-Unis. Ces frais sont estimés à 130 000 dollars et compte tenu de l’urgence, il est trop tard pour monter un dossier de demande de subvention auprès de la Fondation Rotary. Peter (R4) propose de s’adresser à la fondation américaine Medhelp, mais celle-ci n’est pas dans un premier temps favorable pour financer à titre individuel un enfant venant de France. Coup de chance, le directeur général de cette fondation est Rotarien ; Andrew (R5) réussit à faire accepter en 8 jours le dossier du jeune Français. Dans les jours qui suivent, Thomas s’envole pour Phoenix, accompagné de ses deux parents.
Le soutien sur place de clubs américains
Le traitement de Thomas dure 3 mois, pendant lesquels sa mère demeure à proximité ; le père reste quelques jours au début, rentre en France pour travailler, et revient à la fin du traitement. Le couple est logé dans 5 familles de membres du Rotary club de Peter (R4) qui leur assurent en plus les repas et les transports. Afin de financer les coûts du séjour des parents, 5 Rotary clubs de Phoenix entreprennent des actions locales.
Thomas va bien
Après 3 mois d’hospitalisation, le Dr Jones annonce que l’évolution de la maladie est arrêtée et que l’enfant peut rentrer en France. Il doit néanmoins suivre un traitement. Une visioconférence mensuelle est organisée entre le Dr Jones et le médecin français qui suit Thomas. À l’heure actuelle, on ne sait pas si Thomas devra retourner aux États-Unis. Le Dr Jones continue ses travaux et espère mettre au point un traitement pour guérir cette maladie d’ici l’année prochaine.
Jean Daloglou nous livre un autre témoignage, également dans le domaine médical, qui prouve la force du réseau Rotary.
Camille, malgré sa maladie, devient médecin
Cette jeune femme fait ses études de médecine à Athènes. À la fin de ses études elle est gravement souffrante et ne peut présenter sa thèse finale à un jury de trois médecins pour obtenir son diplôme de médecine.
Son problème de santé dure plus de 5 ans. Camille prend un poste au service d’hématologie dans un hôpital. Elle interrompt la préparation de son diplôme de médecin. Administrativement elle était sursitaire…
En juin 2023, l'administration l'informe que si elle ne présente pas sa thèse le mois suivant, son dossier sera clôturé définitivement et elle ne sera jamais médecin.
Elle décide de rédiger sa thèse et de la présenter au jury en décembre 2023. Camille demande à Jean Daloglou d’intervenir pour demander des conseils sur la rédaction de la thèse. Il contacte le président du Rotary club Athènes qui compte plusieurs membres médecins. Ce président intervient auprès des médecins de son club, et l’un d’entre eux a été précisément membre d'un jury de ce type 3 ans auparavant. Il se propose d'aider Camille en lui donnant des conseils sur la rédaction de sa thèse. Pendant 5 mois, ce médecin rotarien consacre beaucoup de temps pour aider la jeune femme à rédiger sa thèse.
Le 14 décembre 2023, Camille présente avec succès sa thèse et obtient son diplôme de médecin.
« Ces expériences démontrent la force du réseau et de la solidarité du Rotary. Bien sûr cela ne marche pas toujours, mais quand cela fonctionne c'est formidable » conclut Jean Daloglou qui précise « qu’il ne faut pas rester seul pour agir car il existe 1,2 million de Rotariens dans le monde ».
TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON
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