ESPOIR EN TÊTE : DES MOYENS MIS À LA DISPOSITION DES CHERCHEURS

Près d’un million d’euros sont partagés entre cinq équipes de chercheurs en neurosciences grâce aux résultats de l’édition 2021 d’Espoir en tête, opération conduite à travers les 18 districts de France . Des résultats qui se traduisent par l’obtention de matériels de haute technologie indispensables pour faire progresser la recherche sur le cerveau.

Image ESPOIR EN TÊTE : DES MOYENS MIS À LA DISPOSITION DES CHERCHEURS

L’avant-première du film Simone, le voyage du siècle en novembre dernier a servi de cadre pour collecter des fonds. Le bénéfice de 812 000 € obtenu grâce aux ventes de contremarques, ajouté à la générosité de plusieurs entreprises partenaires, ont permis d’attribuer 970 000 € aux récipiendaires .Comme l’a souligné l’ancien gouverneur Jean-Pierre Remazeilhes, président de l'association Espoir en tête, membre du Rotary club Carmaux, « la Fédération de la recherche sur le cerveau (FRC) et Rotary-Espoir en Tête regardent dans la même direction: être utile aux autres et aller toujours plus loin dans la connaissance de l'Homme. Tandis que l'un met tout en œuvre pour remplir les cinémas en mobilisant les Rotariens, l'autre coordonne un panel de scientifiques de renom qui élit les lauréats bénéficiaires du fruit de cette collecte pour faire avancer leurs travaux. »

Les responsables des cinq équipes de chercheurs témoignent de l’intérêt des équipements obtenus grâce à l’implication des Rotariens.

 

Un problème majeur de santé publique

« C’est un problème majeur de santé publique puisque les syndromes liés aux maladies neurologiques et psychiatriques comprennent des comorbidités extrêmement courantes dans notre pays impactant les décennies à venir » déclare la Dr Lydia Danglot, responsable d’une équipe de chercheurs à l’Institut de psychiatrie et neurosciences de  Paris (IPNP).  Son équipe reçoit près de 200 000 € pour acquérir un microscope à feuille de lumière à haute résolution avec caméra grand champ. Elle précise que « grâce à ce financement du Rotary, et en collaboration avec la start-up française Phaseview, nous travaillerons sur la mise en place d’un objectif de plus fort grossissement sur cette machine. Cet équipement sera un prototype permettant d’imager de gros échantillons à fort grossissement. Le développement de ce microscope nous permettra d’imager différentes structures cérébrales, mais aussi les réseaux neuronaux, et d’établir des cartes de projections nerveuses d’une région à une autre dans le cerveau. Ce projet bénéficiera d’une collaboration entre neurobiologistes, chimistes et opticiens afin d’imager rapidement de gros échantillons tout en conservant un fort grossissement permettant de révéler plus de détails de l’architecture cérébrale. Nous espérons que ces données permettront d’envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies neurodégénératives et psychiatriques. »

Cet équipement est encore inexistant en Europe. Sept équipes de l’IPNP l’utiliseront pour des recherches concernant les performances de mémoire, les hémorragies cérébrales, le développement du cortex, et certaines maladies psychiatriques.

 

Créer un pôle de recherche de pointe

« Créer un pôle de recherche de pointe autour du développement humain, se concentrant sur les capacités cognitives, sensorimotrices et cérébrales du bébé et du jeune enfant » est l’objectif de l’équipe du Dr Isabelle Dautriche qui œuvre au Laboratoire de psychologie cognitive de Marseille. Les 200 000 € obtenus financent la plateforme expérimentale Babylab qui étudie le développement cognitif et sensorimoteur des nouveau-nés et jeunes enfants. L’origine et le développement de la communication est en effet une question fondamentale pour les sciences cognitives. Cette plateforme sera dotée d’équipements de pointe capables de mesurer l’activité cérébrale et les réponses comportementales telles le suivi oculaire ou la capture de mouvement chez le nouveau-né et le jeune enfant. Trois projets de recherche bénéficieront dans un premier temps de cette plateforme partagée, ayant pour but d’ouvrir de nouvelles perspectives sur l’origine et le développement du langage, mais aussi l’impact d’une naissance prématurée sur la perception de la parole et les capacités d’apprentissage.

 

Étudier l’altération des circuits neuronaux

« Étudier l’altération des circuits neuronaux dans des modèles rongeurs de maladies neurologiques et de vieillissement grâce à l’imagerie 3D de tissus transparisés » est le projet exprimé par les Dr Juliette Godin et Yann Hérault, chercheurs à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC, Strasbourg). Un ultramicroscope à fluorescence à feuille de lumière dont le coût est de 200 000 € va leur permettre de mieux comprendre la physiologie et le dysfonctionnement des organes. À ce jour, la majorité des projets développés dans le Grand-Est reposent sur l’imagerie de coupes histologiques de tissus. Or, le simple fait de couper les échantillons entraînent des dommages irréversibles qui peuvent fausser l’interprétation une fois les architectures reconstituées. Ainsi, l’acquisition d’un ultramicroscope optimisé pour l’imagerie de grands échantillons transparents permettra de surmonter ces difficultés. L’objectif commun des 12 équipes qui utiliseront en priorité cet équipement est de comprendre comment les circuits neuronaux sont modulés dans des conditions pathologiques ou au cours du vieillissement. Les projets porteront notamment sur les déficiences intellectuelles comme la trisomie 21, la maladie de Parkinson, d’Alzheimer, la démence à corps de Lewy, les addictions et le dimorphisme sexuel.

 

 Atteindre l’échelle nanoscopique

Atteindre l'échelle nanoscopique bénéficie à l'étude des mécanismes moléculaires et cellulaires de maladies neurodégénératives » explique le Dr Christophe Leterrier, porteur de projet de l’Institut de neurophysiopathologie de Marseille (INP). Le microscope “tout-en-un”, d’une valeur de 180 000 €, facilite l’étude des mécanismes moléculaires de maladies du cerveau. La microscopie optique de fluorescence a révolutionné la biologie en permettant l’accès aux processus cellulaires. L’acquisition d’un microscope de super-résolution permet à huit équipes de l’INP d’étudier à l’échelle nanoscopique le fonctionnement neural dont les détails restent hors d’atteinte pour la microscopie classique. Cette installation permet d’étudier des mécanismes moléculaires et cellulaires de maladies neurodégénératives telles que Charcot ou Alzheimer.

 

De la plasticité et de la robustesse cérébrale

 « Maladies neurologiques et psychiatriques dans le contexte du développement, de la plasticité et de la robustesse cérébrale » est le projet porté par l’équipe du Dr Nathalie Rouach au Centre de recherche interdisciplinaire en biologie (CIRB) au Collège de France. Un cytomètre en flux FACS (Focus ultrasons system) d’un montant de 200 000 € fait mieux comprendre les maladies neurologiques et psychiatriques. Cette technique mesure les propriétés de cellules, molécules ou particules en suspension. L’acquisition d’un cytomètre trieur de cellules de dernière génération permet d’analyser les cellules d’intérêt avec une fiabilité maximales. L’objectif des projets menés est de mieux comprendre l’implication de populations cellulaires dans des maladies neurologiques et psychiatriques, telles que l’épilepsie, la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, les troubles du spectre autistique ou la schizophrénie.

 

Ces témoignages de scientifiques montrent combien l’utilisation des matériels acquis est pluridisciplinaire et accessible à nombre d’équipes, parfois géographiquement éloignées. La mutualisation des moyens techniques les plus modernes est gage d’une recherche plus efficace sur l’un des plus grands défis médicaux actuels que représentent les maladies neurodégénératives.

 

Espoir en tête en chiffres

14,9 millions d’euros distribués depuis 2005

83 équipements de haute technologie offerts

450 salles de cinémas privatisées pour l’édition 2021.

 

TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON

 

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