ROTARY ET PEN CLUB DISTINGUENT DES ÉCRIVAINS FRANCOPHONES
Alors que la France accueille le 4 octobre le XIXe Somment de la Francophonie, une manifestation rotarienne est organisée le même jour, sous le nom de Prix internationaux Rotary - Pen club de la langue française. Cet événement conduit par le Rotary club Paris et ses cinq clubs contact francophones, avec l’appuis du Pen club français, récompense des œuvres de poésie ainsi que des romans.
Qui y a-t-il de commun entre le Pen club français et le Rotary club Paris ? Tous deux sont nés en 1921 et promeuvent la liberté d'expression et de création à travers la défense des droits des écrivains, journalistes, éditeurs, traducteurs menacés ou emprisonnés dans le monde. C’est dans cette communion d’idéaux que les deux entités s’unissent pour récompenser des auteurs qui font honneur à la langue française et à son rayonnement dans le monde.
6 Rotary clubs de 6 nations francophones
L’originalité de ces Prix est de faire participer, sous l’égide du Rotary club Paris, les Rotary clubs Beyrouth, Bruxelles, Dakar, Genève, Montréal. Issus de quatre continents, la diversité géographique et culturelle de ces clubs montre l’étendue de la francophonie. Les origines des écrivains récompensés prouvent également la diversité des auteurs. Chacun de ces 6 clubs a identifié un total de 80 ouvrages qui ont été soumis aux membres du jury. C’est ainsi que le Pen club belge a constitué un jury avec le Rotary club Bruxelles, le Pen club suisse avec de celui Genève, le Pen club français avec celui de Paris et le district 1660, les Pen clubs du Québec et de Beyrouth œuvrant avec la même énergie.
Cinq œuvres littéraires ont été distinguées.
La poésie et le roman à l’honneur
Le Prix poésie est attribué exæquo à François Cheng, pour Suite orphique (Gallimard) et à Henri-Michel Yéré pour Polo kouman – Polo parle (Les éditions d’en bas).
François Cheng, de l’Académie française, est né en Chine ; le mythe d’Orphée est interprété comme un retournement de la mort vers la vie dans une synthèse qui met le mythe grec en regard du taoïsme et du christianisme.
Henri-Michel Yéré est un poète ivoirien et suisse, docteur en histoire contemporaine. Son ouvrage écrit en nouchi et en français, sous la forme d’un dialogue poétique entre Polo et l’Avenir, démontre que la poésie peut outrepasser la linéarité du temps et démultiplier nos visions. Puisant dans les deux langues ce qu’elles ont de plus privé, les poèmes se répondent les uns aux autres.
Le Prix prose est décerné, exæquo, à deux romanciers : Pia Petersen pour La vengeance des perroquets (Les Arènes) et Karim Kattan pour L’Eden à l’aube. (Elyzad).
Pia Petersen est Danoise et publie un roman dont le thème est l’enlèvement d’un grand spécialiste des algorithmes en Californie. Elle explique que son choix d’écrire en français est motivé par sa « beauté, clarté, nuance », mots empruntés à l’un des pères de la Francophonie, Léopold Sédar Senghor, lors de son discours de réception à l’Académie des sciences d’outre-mer, ajoutant « … elle fera jaillir les initiatives les plus fécondes, qu’il s’agisse de projets culturels ou économiques, scientifiques ou techniques ... en faveur des Droits de l’Homme et de la Paix. »
Elle déclare « être si heureuse de voir deux montagnes réunies », c’est-à-dire le Pen club et le Rotary.
Karim Kattan est un auteur libanais qui a la joie de rencontrer trois membres du Rotary club Beyrouth venus assister à cette cérémonie. Ces trois Rotariens insistent sur cette notion de paix portée par la langue française et appellent les francophones à soutenir les réfugiés dans leur pays dévasté. L’Eden à l’aube est un roman dans lequel deux hommes se rencontrent à Jérusalem et décident, en dépit des difficultés, de partir en vacances, de Jérusalem à Jéricho, jusqu'aux piscines de Salomon.
Une Mention spéciale est attribuée à Johanna Coppé pour Je danse dans un pays en guerre (Edern). Écrivaine suisse et médecin psychiatre, elle décrit l’engagement d’Amélia, médecin humanitaire de 23 ans, qui s’implique en Afrique, confrontée à la brutalité des épidémies, des conflits armés et la mortalité dans son département de pédiatrie.
Des prix reconduits
Les prix seront organisés chaque année par un Rotary club différent. Étienne Denarié, président du Rotary club Paris et président des Prix internationaux Rotary - Pen club de la langue française pour l’édition 2024 conclut « qu’alors que trop de maux taraudent notre monde, goûtons avec délectation les mots que des écrivains et poètes francophones nous offrent et réfléchissons sur cette phrase de Maurice Maeterlinck, reprise dans le Goût de la francophonie que vient d’écrire notre ami et juré Emmanuel Maury : « Il n’y a rien de plus beau qu’une clef, tant que l’on ne sait pas ce qu’elle ouvre », la langue française étant une de ces clefs ».
- Ils étaient notamment présents…
- - Jacques Toubon ancien ministre de la Culture
- - Paul de Sinesty, délégué général à la langue française et aux langues de France (ministère de la Culture)
- - Emmanuel Maury, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, et membre du Rotary club Paris
- - Sylvestre Clancier, président d’honneur du Pen club français
- - Étienne Denarié, président du Rotary club Paris
- - Colette Malcorps, présidente du Rotary club Bruxelles
- - Les auteurs (à l’exception de François Cheng excusé)
- - Antoine Sacy, Pierre Debahy, Toufic Aris, membres du Rotary club Beyrouth.
TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON
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