LES ÉCHANGES D’ÉTÉ RAPPROCHENT LES CULTURES
Les vacances d’été durent 2 mois et peuvent être consacrées pour tout jeune de 15 à 19 ans à une expérience doublement internationale : un séjour de 4 semaines à l’étranger dans une famille suivi de la réception chez lui du jeune chez qui il a été reçu. Cette expérience enrichissante constitue le programme d’échange d’été du Rotary.

Partir une année scolaire à l’étranger comme « Student du Rotary », parfois à l’autre bout du monde, apparaît souvent comme un obstacle pour un adolescent ou sa famille. Il existe un autre programme de séjour à l’étranger, bien plus court, fondé sur la réciprocité entre deux familles mises en relation par le Centre rotarien pour la jeunesse (CRJ).
Deux familles mises en relation
Tout jeune, qu’il soit ou pas enfant de Rotarien, doit être parrainé par un Rotary club, et sa candidature nécessite d’être acceptée par le district. Le CRJ reçoit les candidatures formulées par les parents qui proposent plusieurs pays désirés et qui décrivent les goûts de leur enfant. Le CRJ met dans la mesure du possible les candidatures françaises et étrangères en adéquation : une jeune fille ira dans une famille qui a elle-même une fille du même âge (idem si c’est un garçon), et l’on tient compte des aspirations telles que les sports pratiqués et les centres d’intérêt. Le critère de l’âge est déterminant car un adolescent de 15 ans n’a pas les mêmes mentalités ou goûts qu’un jeune de 18 ans. Une famille qui souhaite participer à ce programme reçoit la visite du responsable des échanges de jeunes du Rotary club parrain qui détermine si le candidat et la famille sont aptes à participer à l’échange. La famille s’engage à recevoir le jeune de la famille qui a accueilli son enfant. Les deux adolescents passeront ainsi 8 semaines ensemble : 4 à leur domicile et 4 dans celui de leur nouvel ami.
Un mois chez l’un, un mois chez l’autre
Benoît, Breton de 16 ans, a passé le mois de juillet dans l’Ontario, au Canada. La famille d’accueil a un fils de 17 ans - William – qui pratique lui aussi le basket et apprécie tout comme Benoît le camping en forêt. La famille canadienne emmène les deux garçons pendant 10 jours dans un parc national où tous s’adonnent à la pêche dans un lac, font des excursions dans l’immense forêt, observent la faune et passent des soirées devant un grand feu où cuit le repas. De retour à la maison, les deux garçons participent à des tournois de baskets, et Benoît fait la connaissance des amis et voisins de William. Il se dégage une grande complicité qui va perdurer tout au long du mois d’août pendant lequel William est accueilli en Bretagne dans la famille de son ami. Pendant 4 semaines, le jeune canadien découvre Paris, les plages de Normandie, le Mont Saint-Michel etc. La découverte du mode de vie de l’autre pays et de ses mentalités est le plus grand enrichissement pour ces jeunes qui apprennent les difficultés linguistiques et d’adaptation à une culture différente.
Un test pour un échange long
L’expérience montre que des échanges d’été peuvent conduire à des candidatures pour le programme d’échanges d’un an comme « Student du Rotary ». Un lycéen de 15 ou 16 ans que l’on estime pas assez mature pour partir une année scolaire à l’étranger peut commencer par un échange d’été. « Cette solution est parfois proposée par le CRJ lorsque la candidature d’un adolescent est refusée pour le programme long » souligne Philippe Baumon, président du CRJ. Il explique que l’inverse se constate aussi : quelques jeunes qui ont vécu une année comme Student souhaitent bénéficier par la suite d’un échange d’été.
Un échange qui ne coûte rien aux clubs
Les familles prennent en effet tout à leur charge et s’acquittent de frais de dossier auprès du CRJ (140 euros). Contrairement aux échanges longs qui ont un coût pour les clubs parrains (argent de poche, participation à des événements etc.), les échanges courts n’engagent pas de dépenses pour les clubs. Les Rotary clubs parrains de ces jeunes sont seulement encouragés à les recevoir pour qu’ils décrivent leur région ainsi que leur expérience de ce programme. La réception dans les Rotary clubs de France s’avère difficile dans la mesure où la plupart des clubs connaissent une certaine « relâche » au cours des mois de juillet et août. Il n’en est pas de même dans la plupart des autres pays où les clubs maintiennent une activité estivale…
Un décalage entre les 2 hémisphères
Les vacances d’été des pays de l’hémisphère sud ont lieu…entre décembre et février. Cette situation complique l’échange, d’autant plus que des pays sont de plus en plus impliqués dans ce programme, en particulier en Amérique latine et en Asie. Lorsqu’un jeune de l’hémisphère sud vient en France, il accompagne son ami français au lycée, ce qui est difficile dans la mesure où la plupart ne parle pas français.
Des souhaits pas toujours exaucés
« La plupart des jeunes français souhaitent partir en Amérique du Nord - où le nombre de familles participantes est en baisse -, sinon dans un autre pays anglophone » commente Philippe Baumon. Il précise que « le CRJ demande aux candidats de désigner cinq pays afin de pouvoir cibler au mieux les préférences de chacun. » Ces dernières années, de plus en plus de possibilités sont proposées en Europe centrale où le Rotary connaît une expansion.
L’Allemagne et l’Italie font partie des pays qui organisent le plus d’échanges d’été ; l’Espagne a la particularité d’organiser plus d’échanges courts que d’échanges longs. Entre 150 et 200 échanges d’été sont organisés en France, mais de façon très inégale sur le territoire : certains districts n’en font aucun, alors que d’autres les pratiquent régulièrement. Ces échanges sont appelés à se développer car ils sont relativement simples à organiser.
Développer les échanges courts apporte une notoriété supplémentaire au Rotary car ses programmes de jeunesse apparaissent les plus visibles auprès du public. Ils présentent une image dynamique, internationale et rapprochent les générations. Il s’agit d’offrir à la jeunesse des expériences de vie à l’intérieur d’une famille d’un autre pays. Le but premier n’est pas linguistique, mais culturel : apprendre le mode de vie d’un pays parfois très différent du sien. Ce programme concourt à la tolérance et à une meilleure compréhension entre les peuples.
Les échanges d’été sont l’affaire de tout club.
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TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON