UNE MÊME FORMATION POUR TOUS LES GOUVERNEURS DE LA FRANCOPHONIE

Magazine 857 - Janvier 2025

Sur les 530 districts que compte le Rotary International, 35 sont tout ou partie francophones. Les futurs gouverneurs suivent une formation et reçoivent des informations pendant plus d’un an avant leur prise de fonctions. Les gouverneurs qui s’expriment en français ont la particularité de vivre une préparation commune qui met en valeur le caractère multiculturel de la francophonie.

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Un gouverneur est désigné par un collège électoral de son district deux années avant le début de mandat. Ceci lui laisse le temps de préparer cette année particulière et de suivre des formations obligatoires, tant au niveau de la zone rotarienne au cours de l’Institute qu’à celui du Rotary International lors de l’Assemblée internationale. Cette dernière a lieu en janvier à Orlando (Floride) et réunit l’ensemble des gouverneurs élus du monde. Les futurs gouverneurs de langue française ont de multiples occasions de se rencontrer avant leur prise de fonction et de se préparer conjointement.

 

 

Le Codifam*, un espace de réflexion commune

 

Cette association multi districts rassemble les gouverneurs en exercice, les futurs ainsi que leurs prédécesseurs de l’ensemble de la francophonie. Les anciens gouverneurs apportent leur expérience à leurs successeurs et tous sont force de proposition, que ce soit pour moderniser le Rotary à travers ses statuts ou prodiguer de nouvelles méthodes de communication. Au sein du Codifam se tient le Forum qui, selon les mots de son président Jean Marzuk « est un lieu d’accueil, de réflexion, d’études et de rencontres constructives afin de confronter les idées rotariennes et de mener des actions communes ». Parmi les actions communes, la Dictée du Rotary dont l’objectif est de sensibiliser tout un chacun à l’illettrisme et soutenir des projets contre ce fléau, est actuellement organisée dans toute la francophonie, et même au-delà.

À la différence du Rotary International qui a la charge de la formation des futurs gouverneurs, le Codifam diffuse des informations qui permettent aux gouverneurs élus et nommés d’échanger entre eux pour se préparer. Les gouverneurs des districts d’Afrique sont extrêmement éloignés les uns des autres, à la différence de leurs amis de France qui ont davantage de facilités à se réunir ; aussi, le Codifam permet des rencontres multilatérales. Le Codifam offre ainsi l’avantage de dépasser les limites francophones de la région 14 (France, Belgique francophone, Luxembourg, Andorre, Monaco) et de s’ouvrir au continent africain. Une occasion de confronter les expériences et de vivre l’internationalité du Rotary.

 

 

L’Assemblée internationale, école des gouverneurs

 

Le français étant l’une des langues de travail du Rotary International, une formation est proposée dans la langue de Molière aux gouverneurs élus. Chaque année, environ 35 d’entre eux choisissent le groupe francophone qui rassemble non seulement les locuteurs natifs, mais aussi d’autres dont la langue n’est pas utilisée lors de l’Assemblée internationale (l’italien entre autres). Les travaux en groupe linguistique rapprochent les gouverneurs francophones du monde, encadrés par des instructeurs qui s’emploient à créer une dynamique de groupe ; quelques rares moments de détente facilitent l’esprit de cohésion comme la tenue d’un stand lors de la soirée internationale où les gouverneurs élus présentent leur pays, souvent de façon folklorique et toujours conviviale.

 

 

Des rencontres internationales valorisantes

 

Alain Duval, actuel gouverneur du district 1640 (Normandie) estime que « travailler avec les gouverneurs francophones lors de la préparation au gouvernorat est une expérience particulièrement enrichissante et stimulante. J’ai eu le plaisir de collaborer avec des personnes enthousiastes, animées par une volonté commune de bien faire et de servir avec excellence ». Il estime que cette cohésion se traduit par un esprit d’entraide constant, où chacun partage librement ses bonnes pratiques et ses idées innovantes. « En même temps, cet échange se fait toujours dans le respect des spécificités propres à chaque district, ce qui enrichit nos discussions et renforce notre compréhension mutuelle. Ce climat de collaboration et de solidarité est pour moi une véritable source d’inspiration et de motivation » conclut Alain Duval.

 

« J’ai trouvé intéressante l’opportunité qui nous a été donnée d’être regroupés et avoir des échanges entre gouverneurs francophones au cours des ateliers. Cette cohésion nous a permis de garder le contact et par la suite j’ai été sollicitée pour faciliter les projets de partenariats entre les clubs de France et ceux de mon district » explique Suzanne Behle Zoung-Kanyi, gouverneur 2024-2025 du district 9150 (Afrique centrale

Gouverneur 2022-2023 du district 9101 (10 pays d’Afrique de l’Ouest), Sunny Akuopha apprécie les contacts avec les francophones de sa promotion : « une forte cohésion s'installe lors de la préparation au poste de gouverneur ; la langue française crée entre nous une opportunité d'échange d'idées ; l’amitié se vit et dans les groupes de travail, lors des retrouvailles et pendant les multiples formations. Cette cohésion demeure pendant le mandat de gouverneur et bien au-delà ».

« C’est une cohésion très conviviale, tout simplement irrésistible » conclut la gouverneure du district 9220 (Océan indien), Françoise Randrimanga.

 

 

La francophonie est un vecteur de paix par les rapprochements qu’elle facilite.

 

 

*Codifam : Comité consultatif des gouverneurs des districts de France, d’Andorre et de Monaco. Cet acronyme date de 1967. Depuis, tout gouverneur du monde francophone peut être membre de cette association.

 

 

TEXTE DE CHRISTOPHE COURJON

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