L’IMAGE PUBLIQUE DU ROTARY SE RENFORCE EN AFRIQUE FRANCOPHONE

Pour quelles raisons avez-vous été désigné Coordinateur de l’Image publique ?

Professionnel de la communication, j’ai longtemps dirigé une agence au service d’entreprises et de marques, spécialisée dans le design, le branding, l'innovation et la communication marketing. Devenu Rotarien en 2003 et membre fondateur du Rotary club Phoenix, mon club m’a demandé d’assurer la communication externe, ce que j’ai fait de façon innovante afin de susciter l’intérêt des médias. Par exemple, l’action concernant le strabisme d’enfants mauriciens a été annoncée en amont sur les réseaux sociaux, informant les parents concernés que le Rotary club Phoenix allait faire venir d’Inde deux ophtalmologistes. Maurice n’avait pas en effet suffisamment de spécialistes pour ce type d’opération.

C’est une campagne « agressive » que nous avons menée pour sensibiliser les parents au fait que les défauts des yeux liés au strabisme peuvent être corrigés, car beaucoup pensaient que c’était une fatalité qu’il fallait accepter. Nous avons reçu de nombreux témoignages d’adultes vivant avec le strabisme et les souffrances qu’ils ont endurées tout au long de leur vie. La communication autour de cette action s’est faite avant, pendant, et après ces actes chirurgicaux, ce qui a suscité l’attention des médias et du public.

Le travail accompli en matière d'image publique par notre club a été remarqué par le district 9220, qui m’a nommé responsable de l’Image publique pour Maurice pendant 2 ans, puis responsable pour tout le district pendant 3 ans. J’ai été en outre conseiller et vice-président à la commission Communication du Rotary International et assistant RPIC (Arpic) pour la région 26 pendant 3 ans. Je suis désormais RPIC grâce à l'appréciation de mon travail par mon prédécesseur qui m’a recommandé.

Il est à noter que le poste de coordinateur Image publique ne nécessite pas d’être un ancien gouverneur, la compétence professionnelle en communication prédomine.

Comment est structurée la coordination Image publique dans l’immense région 26 du Rotary ?

Dans la mesure où cette région couvre 5 districts et 31 pays, quatre adjoints (ARPIC)** des différents districts francophones m’appuient.

Avec les ARPIC, nous avons élaboré un plan avec des objectifs spécifiques basés sur les priorités de l'image publique du Rotary International. Pour atteindre ces objectifs, nous avons mis en place une stratégie, un plan d’action et une structure qui assure un flux d'information fluide, de haut en bas et de bas en haut.

Nous avons d'abord un comité avec les ARPIC, que je dirige, et nous nous réunissons chaque mois par visioconférence pour suivre les progrès et identifier les défis. Ensuite, il existe un comité composé des responsables de l'Image publique des districts (DPIC) et des responsables de l'Image publique dans les pays (CPIC), dirigé par les ARPIC de chaque district. De plus, chaque responsable de pays (CPIC) a un comité regroupant tous les responsables de l'Image publique des clubs de leurs pays.

Ainsi, les objectifs et le plan d’action sont suivis à tous les niveaux.

Quels sont les instruments pour diffuser l’Image publique à travers les nombreux pays de la région 26 ?

Une newsletter trimestrielle de la région 26 met en avant les principaux projets de chaque district. Nous partageons les meilleures pratiques en matière d'Image publique et rappelons les autres événements en cours au sein du Rotary International.

Nous avons également une page Facebook pour la région où nous partageons et promouvons les initiatives de communication, les événements et les projets remarquables. Cette page est pérenne, à la différence de celle du gouverneur en exercice.

WhatsApp est également un outil essentiel et rapide que nous utilisons à tous les niveaux de la structure pour communiquer et partager les informations.

Quelles sont au cours de l’année 2024-2025 les formations et manifestations prévues pour aider les clubs et les districts à mieux communiquer sur le Rotary ?

Nous avons prévu cinq séminaires d’apprentissage destinés aux responsables Image publique des districts et clubs, sur les sujets suivants :

- 7 septembre : Rencontre avec les coordinateurs de la région 26 pour mieux comprendre leur rôle et les objectifs fixés pour l’année.

- 19 octobre : (1) Learning center et (2) le Brand center : quoi, où, comment ?

- 1^er novembre : (1) Campagne « Place à l’action » personnalisation des messages, (2) prise de photos.

- 23 novembre : (1) Vidéo « storytelling ». (2) Marketing sur les plateformes digitales (réseaux sociaux).

- 7 décembre : (1) Approche des médias ; (2) événement public innovant.

Une campagne Facebook aura lieu pour la Journée mondiale de la polio.

D’autre part, des Prix Image publique, qui encouragent les clubs à toujours s’améliorer, seront attribués. Nous récompenserons les meilleurs dans les catégories suivantes :

- Meilleure photo (place à l’action).

- Meilleure vidéo (storytelling).

- Meilleure présence en ligne.

- Meilleure couverture médiatique.

- Meilleur événement public.

Cette année, nous ajoutons une nouvelle catégorie, celle de la «Meilleure campagne polio » et nous inclurons également les clubs Rotaract.

La cérémonie aura lieu en février en Côte d'Ivoire en format hybride. La Côte d'Ivoire a été choisie car c’est là où tout a commencé. Le Prix concernait initialement les clubs du district 9101, puis a été étendu à tous les districts francophones d’Afrique.

Quelles sont les principales difficultés et les meilleurs atouts pour communiquer vers l’extérieur ?

La principale difficulté est l'engagement. Tout ne se déroule pas comme je le souhaiterais, car chaque district et pays a son propre rythme.

Le budget est également un enjeu important. Pour développer la communauté Facebook externe au Rotary, il est nécessaire de bien promouvoir les événements et la page en général. Le Rotary International a réduit le budget des coordinateurs de 10 % cette année. Je suppose que cette tendance se maintiendra dans les années à venir.

Les opportunités d'aujourd'hui à travers les canaux digitaux permettent à chaque Rotarien ou club de communiquer plus efficacement avec le monde extérieur, que ce soit via des blogs, vlogs, podcasts, TikTok, et autres plateformes. Ce qui importe le plus est l’histoire que l’on raconte. Si elle suscite de l’émotion, elle touchera le cœur de l’audience. Sinon, elle risque de se perdre dans le flot d’informations.

Quel message souhaitez-vous transmettre aux Rotariens d’Afrique francophone ?

L'image publique est l'affaire de chaque Rotarien, et pas uniquement des responsables Image publique. Ils doivent devenir les porte-voix du Rotary. L’Afrique francophone compte 459 Rotary clubs, 8 870 Rotariens et 5 323 Rotaractiens. Imaginez que tous ces membres parlent autour d’eux des bienfaits que nous apportons aux communautés en Afrique et dans le monde. Plus de 14 000 Rotariens et Rotaractiens qui parlent d’une seule voix nous permettront d’atteindre tous les objectifs fixés par Rotary International. Rien ne vaut le bon vieux bouche-à-oreille.

Bien sûr, nous devons continuer à mettre en avant tous ces projets d’envergure réalisés par le Rotary pour aider les communautés, à travers tous les canaux de communication possibles. Il est particulièrement important d’utiliser et de s’adapter aux nouvelles technologies, qui deviennent incontournables.

Enfin, plutôt que de vous mettre en avant, valorisez vos actions en mettant l'accent sur les bénéficiaires avec des histoires qui résonnent.

Contact : Vino Sookloll email :

vbs@intnet.m

WhatsApp : +230 5729 9000

*La région 26 du Rotary International regroupe les districts 9010 (Maghreb), 9101 et 9103 (Afrique de l’Ouest), 9150 (Afrique centrale), 9220 ( Océan Indien).

**Les Assistants RPIC de la région 26 : Habiba Bennani (Tunisie, district 9010), Danièle Enganeben (Cameroun, district 9150), Xavier Effoue (Côte d’Ivoire, district 9101), Sonya Tomegah (Togo, district 9103).

PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE COURJON